jeudi 8 juillet 2010

It's all about quotas...



J'ai souvent dit que je ne mangerai jamais de cheval. Et c'est vrai, je ne veux pas en manger, pour des raisons absolument émotives que j'assume parfaitement. Par contre, je n'ai pas de problème à manger du phoque, il y en a en masse sur les banquises et dans la mesure où c'est possible, cette chasse est la moins cruelle de toutes, même si elle est visuellement troublante. Ici, pas de loup marin à déguster mais du macareux et de la baleine. Oui oui, de la vraie baleine, du petit rorqual (minke whale). Malgré la pression mondiale, l'Islande continue la chasse commerciale à la baleine , avec des quotas mais tout de même. C'est certes une pratique «traditionnelle» mais il faut parfois revoir ses traditions surtout lorsqu'une des espèce chassée est en voie de disparition (fin whale). Enfin, j'ai lu un peu sur le sujet mais les politiques sont plutôt compliquées et je ne voudrais pas dire des énormités sous le coup de l'émotion.

Alors, ce matin je m'interrogeais encore à savoir si j'allais en manger ou non, si j'allais embrasser la tradition ou les principes. La réponse est venue toute seule quand j'ai compris que ce met «traditionnel» (dans ce cas-ci, les guillemets comptent aussi pour mettre une tonalité sarcastique) faisait l'objet de beaucoup de publicités dans les restaurants afin d'attirer les touristes. Le problème, c'est que plus les touristes en mangent, plus cette pêche devient justifiée pour les islandais...Donc, je n'en ai pas mangé, je me suis contentée d'une succulente soupe de poisson au concombre de mer dont j'ai été ravie. Mais tous ces questionnements m'avaient rendu un peu triste et cet évènement a coïncidé avec mon propre quota, celui du tourisme crad qui contribuent à niveller une culture vers le bas pour attirer le plus de gens possible.

En l'espace d'un instant, j'en ai eu ras-le-bol de toute la publicité de masse sur les macareux, les loup marins, les OURS POLAIRES (il n'y en a même pas ici!), sur tous ces poissons qu'on ne trouvent même pas à l'épicerie mais que l'on vend à 4000 krs (40$) dans les restos, sur les croisières hors de prix pour voir des ailerons de baleines. Oui, Reykjavík est une pute à touristes (riches) comme toutes les autres grandes villes et ça venait de me sauter dans la face comme un embrun de l'atlantique sur le trottoir de Sæbraut.

Le pire dans tout ça, c'est que je les ai faites les boutiques, comme tous les autres, j'ai même flanché et je me suis achetée un chandail islandais (comme une grosse sell-out) que j'ai fourré au fond de mon sac à dos parce que j'étais trop gênée de me promener avec dans la rue...C'est tout à fait moi ça, dans toute ma contradiction...Il n'y a rien à faire, la culture de masse est un malström dans lequel on est happé sans même s'en rendre compte. Ici, en plus, c'est un vrai combat pour s'en sortir parce que la masse est petite et la marge, encore plus...Comme nous l'avons découvert Isa et moi, les options de voyage sans tour organisé ou sans 4x4 sont limitées et demandent beaucoup d'organisation. On y est parvenue mais après plusieurs heures, quelques haussement de tons et quelques envie de casser de la vaisselle.

Je suis donc heureuse de quitter Reykjavik pour mieux y revenir dans 3 semaines, j'en ai plein mon cass comme on dit des toutous de blanchons, des petits pots de cendre du Eyjafjallajökull et des bocks de bière avec des Vikings dessus. L'Islande a tellement plus à offrir.
(En passant, cette montée de lave n'enlève rien au charme de la ville en tant que telle, qui est vraiment magnifique et dont je parlerai dans un autre message).

Demain on part pour Stykkisholmur vers le nord. Bien fait pour nous.

Bless (comme dans bye, pas comme dans god bless)


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