vendredi 23 juillet 2010

The Birds version polaire...

Pendant nos quatre jours sur Grimsey, nous avons arpenté de long en large la petite île, volontairement et involontairement. Cet endroit est un vrai paradis pour les oiseaux, les macareux, les razorbills (désolé, je ne me rappelle plus du nom francophone) et les sternes arctiques. De toute ma vie d’amoureuse des animaux, je ne pense pas avoir rencontré d’animaux aussi hostiles que ces petits oiseaux gris et blancs. En général, les animaux, si on les laisse tranquille, ils continuent leur chemin. Ben, ces petites vaches de sternes ne fonctionnent pas comme ça. Pour protéger leur territoire, elles n’hésitent pas à plonger sur les intrus pour leur frôler la tête. Mais c’est pas comme si on allait proche de leur nid ou qu’on les écœurait, même pas proche. Littéralement, on les dérange quand on marche sur la route. Du coup, ça devient un peu extrême de marcher et d’avoir une horde d’oiseaux à bec rouge qui piaillent au-dessus de nos têtes, et qui plongent à répétition à quelques centimètres de nos cheveux.

Ça reste malgré tout étrange et inquiétant de ressentir autant d’hostilité de la part de ces animaux. Il y en avait tellement, c’était impossible de ne pas penser à The Birds de Hitchcock. Manque de bol pour les sternes, elles sont blanches et grises alors sous un ciel nuageux, ce n’est pas aussi imposant qu’une horde de corbeaux en colère. Mais elles se rattrapent allègrement sur le plan vocal, avec un cri (qui fait qqch comme krrrrrrrrrrriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiààààà) qui donne froid dans le dos, surtout multiplié par plusieurs milliers. Avant de plonger sur nous, elles font du surplace et leur cri change, devient plus strident, si c’est sonoriquement possible. Enfin, on a tout fait pour ne pas les déranger mais on peut dire qu’on s’est fait escorter pas mal partout où l’on allait. Ce qui est hallucinant c’est que même quand on ne les voit pas, on entend leur cri, de partout. Il devient le bruit de fond de l’île. Pas de chant de vagues qui se brisent sur les rochers, ni de vent qui fait claquer les haubans des voiliers. Seulement des cris perçants, trop irréguliers pour se faire oublier.

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