Comme je l'ai dit précédemment, c'est pas nécessairement facile de faire du pouce ici. C'est pas comme si les voitures se garochaient pour nous embarquer. Ainsi, nous avons décidé d'élargir nos horizons pour deux jours en n'ayant pas de destination précise et en prenant le premier lift qui nous amènerait, soit à Husavik, soit à Reykjahlíð. Parce que la sortie d'Akureyri, c'est pas l'échangeur Turcot, y'a juste deux directions.
Après deux bonnes heures d'attentes, nous sommes arrivées à Husavik avec une dame (notre première fille) qui allait vendre ses tricots à une boutique d'artisanat. Husavik est le Tadoussac islandais, la place pour payer cher et espérer voir des baleines se pitcher en l'air à deux mètre de ton bateau. Mais peut être que certains d'entre vous avez entendu parler de cette ville pour une autre raison, pour un musée plutôt original en théorie, et plutôt creepy en pratique: Le musée phallologique de Husavik. Je sais qu'il y a des tonnes de blagues à faire sur les raisons qu'on peut avoir pour aller visiter cette place. Moi, j'ai un faible pour les animaux empaillés et autres ex-vivants dans le formol. Oh que j'ai été servie.
Ce genre de musée ouvre la porte à un potentiel énorme de mauvais goût. Parmis celles-ci, des lampes en scrotum de porc, faites à la main par le conservateur, des cartes postales grivoises et tous les autres objets quotidiens (spatule, poignée de porte, coutellerie, etc) dont le manche est évidemment fait en forme DE. Le musée comporte une partie socio-antropologique, mais celle-ci est trop petite pour justifier cet énorme ramassis de phallus d'animaux. Moi je trouvais qu'il y avait tellement de pistes possibles sur le rapport à la masculinité, la virilité, n'importe quoi sur la relation de fascination/fierté que les hommes entretiennent avec leur pénis. Mais non...au lieu de ça, plus de 200 «spécimens» , empaillés ou mis en pot, dans une esthétique plutôt In your Face...De plus, même si le formol est efficace pour la conservation, il ne l'est pas vraiment pour la préservation, donc ça avait plus l'air de bébés aliens entrés de force dans des pots mason géants que de la-moitiée-de-la-chose-qui-fait-que-le-merveilleux-miracle-de-la-vie-arrive.
Mais bon...ça reste une expérience étrange/fascinante comme je les aime. J'en ai vu de toutes les sortes, ya pas à dire: énormes, longs, minuscules, tordus, séchés, ridés, lisses...et à l'origan. Du cachalot au hamster, de l'ours polaire à la sébaste, en passant par l'équipe islandaise de handball 2008 (en moulage seulement)... ils y sont tous...rigor mortis.
C'est dans ces moments qu'on regrette les regrettés parce que s'il était encore vivant, Brassens en aurait sûrement fait une chanson...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire