lundi 26 juillet 2010

La recette gagnante

Après notre journée à Husavik, nous avons tenté de poursuivre notre chemin vers Egilsstaldir pour prendre de l’avance sur notre horaire. Nous avons pris le bus jusqu’au Lac Myvatn, pour se placer directement sur la route 1. C’était vraiment une mauvaise idée. C’est à travers cette mauvaise idée, qui nous à mené à notre première (et dernière je l’espère) nuit à la belle étoile, que j’ai commencé à me poser plusieurs questions sur le sens que prenait notre voyage…

Tous ceux qui m’ont demandé des nouvelles depuis mon départ ont reçu sensiblement la même réponse : «Tout va bien, il fait froid, mais c’est magnifique…», magnifique, fabuleux, extraordinaire, à couper le souffle, je commence à venir à bout de superlatifs pour décrire l’Islande, qui elle n’a pas l’air du tout fatiguée de nous montrer quelque chose de mieux encore, à la courbe suivante. Il semble donc que je vais devoir sortir mon dictionnaire de synonymes pour élargir mon vocabulaire, parce qu’à moins d’élargir mon portefeuille, je continuerai de n’avoir accès que visuellement au spectaculaire paysage islandais. Alors même si je suis presque devenue aveugle de voir tant de beauté à travers les vitres de voitures ou d’autobus, mes autres sens demeurent largement sous-stimulés. C’est sûr que voyager dans un pays de grande nature, c’est pas comme se planquer à Rome pour un mois et être en plein dedans. Ici, il faut faire beaucoup de déplacements et même si on est là, j’ai parfois l’impression qu’on est dans une petite bulle, avec notre petite bouffe, et notre minuscule pouce, qui ne fait pas le poids sur les longues routes au milieu des volcans. Je ne sais pas si ça a à voir avec la façon dont le tourisme est organisé ici. Dès notre arrivée, on a été submergées par des dépliants de tours pour voir tel volcan, tel Geyser, gravir tel glacier, (en 4x4 super-méga lunaire) se baigner dans tel lac. C’est très localisé, orienté vers des endroits spécifiques qu’il faut voir comme si la qualité du voyage en dépendait. Et comme ceci entraîne cela, c’est ce qui fait qu’Isa et moi, on s’est trouvé coincées au lac Myvatn, un endroit sur-touristique où tous les hôtels sont pleins. Ainsi, après deux heures de pouce infructueux, on a sorti nos sleepings pour une nuit «sous les étoiles».

Il ne faut pas se méprendre, je suis contente de voir tout ce que je vois, je ne regrette pas un sous dépensé ici. Mais je peine encore à créer un lien avec le lieu, un attachement émotif, chose que j’ai faite instantanément en débarquant en Écosse et aux Iles de la Madeleine. À tout ceux qui roulent des yeux, JE NE ME PLAINS PAS!!! Je réfléchis seulement. Je vais quand même pas jusqu’à dire que je m’ennuie des Marocains qui harcèlent les touristes dans les souks mais là…je commence à épuiser mes ressources de small talk avec les marchands!

Tous les ingrédients sont pourtant là, la mer, les falaises, les oiseaux, le vert, les montagnes, la neige, les bateaux. Même la garniture y est : l’humour, l’ironie, les coïncidences, les animaux (morts)… Rien à faire, je trouve mon expérience un peu désincarnée. Des fois je me dis que mon Islande est un gâteau qui ne lève pas.


Alors voici des photos prises de notre petite bulle de bus, après notre nuit dehors! Que c'est beau de loin...














1 commentaire:

  1. Parfois, on a beau y être, certaines rencontres n'ont simplement pas lieu...

    N.

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